Ralentir le vieillissement ?



Par Stéphane Durand

Complément à la capsule audio de Radio-Canada


Quelques précisions concernant ma chronique :

1) Le rallongement de la vie n'a pas été seulement réalisé sur des souris, mais aussi sur des vers (vie 2 fois plus longue), des singes, etc; mais pas avec la même technique que pour les souris.

2) La compréhension du vieillissement est une des questions fondamentales de la biologie. Grosso modo, il y a 2 écoles de pensée: est-ce que le vieillissement est quelque chose qui se produit partout dans notre corps de façon indépendante et aléatoire, ou est-ce que le vieillissement de tout notre corps est contrôlé par un mécanisme central. La récente découverte sur les souris semble pointer vers cette 2e réponse, puisqu'un mécanisme semble avoir été trouvé dans l'hypothalamus.

3) Comme mentionné dans la chronique, le point crucial est le suivant. Pourquoi les organismes vivants meurent-ils? Autrement dit, pourquoi le vieillissement et la mort existent-ils? Une réponse très plausible de la théorie de l'évolution est celle-ci: cela peut sembler paradoxal, mais c'est en mourant qu'on permet le mieux à une espèce de survivre. En effet, pour qu'une espèce survive (par exemple, en s'adaptant à un environnement changeant), il faut qu'elle ait des enfants mieux adaptés que leurs parents, et il faut que les parents meurent, pour laisser la place aux descendants. Si les parents ne mouraient pas, il y aurait trop d'individus, et donc peut-etre pas assez de ressources pour tout le monde. Par conséquent, la mort des individus aident la survie de l'espèce (au moins dans certains cas). Et donc, si la mort sert à la survie des espèces, il est normal qu'un mécanisme soit apparu pour la contrôler. C'est bien ce que semble avoir trouvé les chercheurs dans l'hypothalamus des souris.

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L'article du mois de mai 2013 sur les souris (dans Nature):
  • Un résumé
  • L'article original

    Le chercheur principal a même été contacté par des compagnies pharmaceutiques !
    Bien sûr, pour l'instant, on est très loin d'une application aux humains. Il faudra, entre autre, étudier en détails les effets secondaires potentiels.

    (Le chercheur principal est Dongsheng Cail, du Albert Einstein College of Medicine, à New York.)

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